L'urbanisation

 

En 1878, Elisée Reclus écrit dans sa Nouvelle Géographie Universelle au sujet de l'urbanisation dans le bassin de la Ruhr :

"La région industrielle qui entoure Krefeld, à l'ouest du Rhin, est une des plus populeuses de l'Allemagne. Les villes s'y pressent, comme ailleurs les villages, et le réseau de chemin de fer s'y entremêlent en mailles sans nombre. La ville principale de la région se compose de deux communes, Elberfeld et Barmen, qui sont fondues en un seul amas de fabriques et de maisons. Cette double ville, sur l'emplacement de laquelle ne se trouvaient que des bourgades, il y a une centaine d'années, est maintenant, aprés Cologne, la cité la plus peuplée de tout le bassin rhénan [...] Au nord du chemin de fer, qui rejoint Dusseldorf à Elberfeld-Barmen, les villes [...] sont encore éloignées les unes des autres . Elles ne semblent pas vouloir s'unir en une seule agglomération. Mais, au nord de la Rhur, sur les frontière de la Westphalie, se groupent les usines d'une autre ville industrielle, qui s'est accrue plus rapidement que toutes les autres : Essen. Simple bourg d'abbaye [...] Essen s'est rangée, en moins d'un demi siècle, au nombre des grandes cités de la Prusse [...]
Le bassin houiller de la Ruhr se prolonge à l'est, en Westphalie, et les villes industrielles y ont, en conséquences, surgi en grand nombre. Tandis que l'industrie fait [ainsi] naître dans la Westphalie méridionale des villes nouvelles ou transforme des villages en cités, Soest, qui fut autrefois une des plus populeuses de l'Allemagne, a singulièremment déchu [...]"
(E.RECLUS, Nouvelle Géographie Universelle, tome III, Hachette, 1878).

Ce thème de la grande ville se retrouve dans les oeuvres des expressionnistes, tant chez les poètes comme G. Heym ( il décrit la misère, la famine dans les grandes villes, le côté terrifiant de cette vie dans son poème : " Le dieu de la ville " ) que chez les peintres comme Kandinsky ou L. Meidner.